Une autre piste à laquelle je réfléchis beaucoup en ce moment,
les problèmes de coordination entre le cerveau qui pense vite, et le corps qui a des capacités limitées
Par exemple, beaucoup de surdoués ont une écriture de cochon (essayez de lire une prescription du médecin). Le truc c'est que la main a une dexterité limitée lorsqu'elle n'est pas fortement entrainée comme chez un pianiste à la manière d'un sportif qui fait des exercices tous les jours pour repousser les limites de son corps. Or le cerveau lui pense très vite dès le réveil. La main est encore en train d'écrire le premier mot, que le cerveau lui est déjà à la fin de la phrase. Comme le surdoué n'en fait qu'à sa tête et n'écoute que rarement les signes de fatigue ou limites du corps, il privilégie son envie d'aller vite, et la main bacle le travail d'écriture pour suivre le rythme imposé par le cerveau.
Je pense qu'il peut y avoir un phénomène similaire dans d'autres problème, type dyslexie, ou le notre.
Plusieurs personnes explique notre problème par le fait d'avoir des difficultés avec les morceaux, notamment peur d'étouffer en les avalant. Le hic, c'est qu'on n'est pas sensé avaler des morceaux mais seulement de la bouillie, puisque la première étape de la digestion se déroule dans la bouche avec l'action simultanée de la salive qui décompose chimiquement les aliments et le machouillage avec les dents pour réduire les aliments en bouillie et ainsi faciliter l'action de la salive. Ce n'est qu'une fois cette première étape exécutée, que l'on est sensé avaler la bouillie qui va ensuite dans l'estomac et les intestins pour les étapes chimiques suivantes.
Je me suis rendu compte il y a quelques année en commencant à réfléchir à notre problème que j'étais souvent balloné après avoir mangé, l'impression de ressentir les effets de la digestion de manière exagérée. Le truc là aussi, c'est que quand on mange vite, on a tendence à manger une plus grande quantité de nourriture que l'estomac ne peut en contenir par ce qu'on perçoit les signes de satiété légèrement à retardement et donc trop tard. 2e truc, le fait de ne pas prendre suffisament de temps pour le machouillage, ce sont des morceaux qui arrivent dans l'estomac, et il n'aime pas ça, il lui faudra plus de temps et d'énergie pour faire son travail. Tout ça complique le travail de la digestion, et ressemble/peut être confondu avec des symptômes d'allergie ou intolérance alimentaire.
La solution potentielle à étudier si le raisonnement est juste, est de se forcer à manger lentement. genre compter plusieurs seconde de machouillage en bouche avant d'avaler, même pour les aliments non solide, le but recherché étant l'action de la salive.
Le défaut pervers de ça, c'est qu'un problème en chasse un autre. Le fait d'écraser les aliments en bouche à la conséquence de libérer les substances gustatives contenues dans les aliments, et donc d'amplifier le flot d'informations sensorielles liés aux saveurs et textures. Donc parallélement au travail du "manger lentement", il faut donc continuer le travail de lâcher prise vis à vis des sensations. C'est à dire le travail où le cerveau "choisit" de s'abandonner, de faire confiance à une autre personne thérapeute ou famille, accepte ce qu'il ressent sans tenter de contrôler/contourner/réduire ; à la fois sensoriel mais aussi émotions), prendre le temps de découvrir son corps, etc.
Le fait de manger vite, peut à la fois être un manque de maîtrise ou de l'inexpérience lié au jeune âge, mais ça peut aussi être une manière de contourner et réduire les sensations gustatives, en avalant direct pour ne pas avoir le temps justement de les ressentir.
